BG Artemis

Chapitre 1

Un soir de pleine lune, l'océan sembla porter sur ses vagues, une jeune et belle elfe qui s'échoua sur une plage proche de Gludin comme une étoile de mer. Ses vêtements étaient en lambeaux et son corps parsemé d’algues. Elle ne se souvenait absolument pas dans quelles circonstances elle avait pu s’échouer à cet endroit.
Avait-elle pris un bateau qui se serait échoué sur ces dangereux rochers qu’elle apercevait au loin ? Ou une bête sauvage l’avait-elle trainée jusqu’ici ? Elle n’avait pourtant aucune égratignure…Aucune partie de son corps ne la faisait souffrir excepté sa gorge : elle avait dû avaler de l’eau de mer.
Elle essaya de se lever mais tout le paysage tournait autour d’elle et, affaiblie, elle tomba sur le sable, assise. Elle ramena ses jambes blanches devant elle, face à l’océan.

L’elfe regarda longtemps droit devant elle, pensive, lorsque soudain l’idée lui vint qu’elle avait pu être sauvée. Ainsi elle pensa :


_ « Etre sauvée…mais par qui ? Qui peut bien parcourir cette immensité sauvage et indomptable qu’est l’océan ? Cela n’a aucun sens… »


Tout à coup, elle cessa de regarder droit devant elle et observa les alentours : personne dans les parages…et pourtant…à quelques pas d’elle se trouvait un coffre qui semblait solidement fermé. Elle s’en approcha en s’aidant de ses bras car sa chute lui avait endolori les jambes.
A peine était elle arrivée devant le coffre que celui –ci s’ouvrit de lui-même. Elle y vit de nombreux objets ainsi qu’un équipement de combat et un parchemin scellé. La marque du sceau dessinait un « Z ».

L’elfe brisa le sceau et lut le parchemin. Il contenait ces mots, écrits avec une encre étrange, comme imperméable à l’eau :

« Lorsque tu liras cette lettre je serais déjà bien loin de toi Artémis…Je t’ai déposée sur cette plage proche d’une ville appelée Gludin. Cette terre appartient au royaume de Giran, tu devras te soumettre à ses règles comme aux règles des autres royaumes de cette terre. Je ne t’ai gardée que trop de temps longtemps auprès de moi pendant toutes ces années…
Tu ne te souviens de rien ou presque car j’ai soigneusement effacé tes souvenirs, peut être les plus doux te reviendront –il parfois lorsque tu seras seule. Mais saches que tu répondras toujours à mon appel car dès que tu as ouvert ce coffre, un subtil philtre d’Amour s’en est échappé, ce qui te lie à moi pour toujours.
En échange de ton cœur et de ton amour je t’ai fais certains dons : nul ne t’égalera au maniement de l’arc, le langage des animaux et des monstres te sera connu, tu entendras par moments des voix que personne d’autre ne pourra entendre et je pourrais te rappeler quelques uns des moments que nous avons passés ensemble.
N’oublie jamais celui qui t’as sauvé.

Zaken, gardien de ton cœur. »


-« Me faire piéger si facilement…Comment ai-je pu ?…Artémis…c’est …mon nom ?... »

Le parchemin dans les mains, elle regarda une dernière fois le coffre avant de s’évanouir sous l’effet de l’enivrant philtre d’amour.


Chapitre 2

Lorsqu’elle se réveilla, l’elfe se trouvait dans une toute petite maison qui ressemblait davantage à un cabanon. Un feu brûlait dans l’âtre, une couverture en peau de keltir la recouvrait car il faisait sans doute un peu froid au dehors. Soudain, la porte d’entrée s’ouvrit et une elfe apparut :

_ « Alors te voilà réveillée Artémis ? Je n’espérais plus…cela fait plus d’un mois que je t’ai recueillie sur cette plage de Gludin et tu ne donnais toujours pas signe de vie ! »
-« comment connais-tu mon nom ? » répliqua Artémis.
-« Eh bien disons que j’ai trouvé ce coffre à coté de toi et à l’intérieur il y avait un parchemin où était écrit :’rapporte moi à Artémis’. Comme tu en étais proche j’ai supposé qu’il était à toi ».

L’elfe tendit le parchemin dont elle parlait à Artémis. C’était bien celui de cet inconnu qui l’avait piégée …Zaken…Pourtant rien de ce qu’elle avait lu auparavant n’y figurait. Il y avait simplement : « Rapporte-moi à Artémis »

L’elfe reprit :
-« au fait, je m’appelle Lounafys. Si tu te sens d’aplomb, nous allons commencer l’entrainement. C’est que j’ai un clan à construire moi ! Tu pourras même en faire partie si tu es assez forte !"

Lounafys se dirigea vers la porte, revint sur ses pas et ajouta :
-« allez, je suis sure que tu es forte ! Je t’intègre dans mon clan ! Notre nom est Exode ! Repose toi encre un peu j’irais en parler aux autres. »

Lorsque Lounafys referma la porte, le parchemin se brouilla d’un coup, puis, reconnaissant sa propriétaire, de nouveaux mots émergèrent pour former ces phrases : « Tu m’appartiens. Je t’appellerais à chaque pleine lune pour que tu me reviennes, jusqu’à ce que tu m’appartiennes pour toujours… ».

-« Ce parchemin est un lien entre moi et ce Zaken…personne devras jamais savoir… » pensa Artémis.

Elle le cacha dans le coin le plus secret qu’elle pu trouver dans ce coffre et n’y fit plus jamais allusion. Elle se promit qu’elle chercherait la raison de tous ces mystères sur sa perte de mémoire, ce qu’il s’est passé auparavant et cet homme étrange qui l’avait ensorcelée mais elle sentait au fond d’elle qu’il allait falloir beaucoup de courage, de force et d’appuis pour pouvoir atteindre son but.

Et c’est ainsi que débuta l’intégration d’Artémis dans ce nouveau monde. Les amis qu’elle se fit dans ce clan remarquèrent très vite sa curiosité, ses capacités de tir à l’arc, le rapport particulier qu’elle avait avec les bêtes, et les heures qu’elle passait à contempler l’océan…sans jamais lui demander d’où elle venait ni qui elle était. Une harmonie étrange mêlée de respect empêchait ses compagnons de lui poser trop de questions.

A chaque pleine lune, Artémis disparaissait mystérieusement et revenait toujours de la plage de Gludin à l’aube. Ces lendemains de pleine lune la laissaient toujours muette et pensive, attentive au moindre son de la nature. Ses compagnons murmuraient toujours à son retour : Combien de temps cela allait il encore durer ? Que se passait –il pendant ces nuits ? Comment empêcher ces absences du corps et de l’esprit ? Autant de questions qui restaient sans réponses…